Article

Allergie, l’épidémie silencieuse : livre blanc

Aujourd’hui, entre 25% des Français sont touchés par l’allergie. Des formes graves se développent et la part de la population touchée augmente chaque année. Elle devrait atteindre 50% en 2050. D’où le terme d’épidémie silencieuse utilisé par un collectif d’associations de patients et de professionnels de santé. Ce collectif a publié un plan quinquennal, sous la forme d’un livre blanc. On t’en dit plus…

Qui a écrit le livre blanc « L’allergie, épidémie silencieuse » ?

Ce livre blanc, présenté avant l’élection présidentielle de 2022, a pour but d’interpeller les candidats. Il a été publié par les associations de patients et de professionnels de santé spécialisés en allergologie les plus représentatives.

Parmi elles :

  • l’Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL),
  • le Conseil National Professionnel d’Allergologie (CNPA),
  • l’Association des Jeunes Allergologues de France (AJAF),
  • la Fédération Française d’Allergologie,
  • l’Association Nationale de Formation continue en Allergologie (ANAFORCAL),
  • le Syndicat Français des Allergologues (SFA),
  • l’Association Asthme & Allergies,
  • la Société Française des Allergologues (SYFAL).

Pourquoi un livre blanc sur l’allergie ?

Un constat : il s’écoule en moyenne 7 ans entre les premiers symptômes et l’établissement du bon diagnostic pour les personnes allergiques. Ce délai, qu’on appelle errance médicale, montre à quel point la situation est sérieuse.

D’abord, l’allergie n’est pas considérée comme un sujet majeur dans notre société. Mais également, avec un allergologue pour plus de 65 000 français, la démographie médicale fait mal. Et comme si ce n’était pas suffisant, 30% des allergologues actuels vont partir à la retraite dans les années qui viennent… Autant dire que ça va compliquer les choses !

C’est pour ces raisons que le collectif lance cette alerte. Il faut réorganiser les parcours de soin pour mieux coordonner les différents professionnels de santé. Il faut également faire de la formation de nouveaux allergologues une priorité.

Les propositions pour lutter contre l’épidémie silencieuse

Le livre blanc propose un plan quinquennal pour prendre en charge plus efficacement les allergiques. Plusieurs pistes sont évoquées dans le document. Nous te présentons ici les principales.

Réduire le délai de consultation à moins de 6 mois.

Ça peut paraître encore énorme, mais aujourd’hui certains allergiques doivent attendre un an ! 🤯​ 6 mois, ce serait une avancée majeure.

Pour favoriser cela, le collectif propose d’augmenter le nombre de professionnels formés ou de créer des consultations de premier recours. Un autre pan d’amélioration est plus technologique. Il préconise le recours accru à la télémédecine, et le développement d’outils numériques.

Favoriser la prise en compte sociétale de l’allergie

Plusieurs propositions visent à une meilleure compréhension de l’allergie comme un véritable sujet de société.

Dans le monde de l’entreprise, le collectif suggère qu’il y ait un référent allergie dans les sociétés de plus de 250 collaborateurs. Alors que dans la sphère publique, il propose d’associer les allergologues aux décisions d’urbanisme et d’aménagement du territoire. C’est certain qu’éviter de planter des espèces allergisante serait un bon moyen de réduire l’exposition aux pollens !

L’allergie doit aussi être prise en compte dès le plus jeune âge, à l’école. Le collectif plaide pour l’harmonisation des projets d’accueil individualisés (PAI) mis en place dans les établissements scolaires. Il suggère aussi d’équiper toutes les écoles de stylos injecteurs d’adrénaline, et de former les personnels à leur usage.

Améliorer le financement de la recherche et des traitements

Enfin, une autre priorité de ce plan quinquennal porte sur la recherche et les traitements. Et là, on parle du portefeuille, notamment !

D’une part, le collectif suggère un soutien renforcé à la recherche sur les allergies alimentaires, qui sont en pleine explosion. D’autre part, il demande le maintien du remboursement des médicaments d’immunothérapie allergénique. Ces derniers sont régulièrement sur la sellette. Et pourtant, le Professeur Frédéric de Blay, Président de la Fédération Française d’Allergologie, rappelle que ce sont les seuls qui « soignent véritablement la cause de l’allergie, et non les symptômes ».